4 Belges sur 10 ne prennent pas de vacances en juillet et août
Augmentation d’un tiers des vacances de cinq jours en dix ans
21 juin 2019
Prendre des vacances en juillet et en août? 40% des travailleurs Belges ne le font pas. Et ce chiffre a augmenté de presque 5% les quatre dernières années (et de 3,27% sur 10 ans). Chez les plus de 50 ans la diminution est encore plus importante: 14,3% de moins en 10 ans pour les mois de juillet et août. C'est ce qui ressort d'une analyse du prestataire RH Group S sur base des données de ces 25.000 entreprises affiliées qui occupent au total 250.000 salariés.
En 2008 63,15% des travailleurs belges prenaient des vacances en juillet et en août, alors que maintenant il ne s'agit "plus" que de 59,88%. La raison principale? Le fait que de plus en plus de travailleurs - surtout ceux de plus de 50 ans (25,2% en 2008 contre 39,5% en 2018) - prennent des congés en dehors des vacances d'été.
“Le vieillissement de la population est en effet une des causes, mais les travailleurs belges aiment aussi partir hors des vacances d’été, car les prix pour les voyages sont moins élevés”, explique Valentin Broquet, conseiller juridique chez Group S. “De plus, passé un certain âge, les travailleurs ne partent plus en vacances avec leurs enfants, ce qui leur permet de partir en dehors des vacances scolaires.” La durée des vacances a aussi évolué: alors qu’en 2010 beaucoup de travailleurs partaient deux ou trois semaines pendant les grandes vacances, Group S remarque une diminution de 50% du nombre de périodes de congé de 2 semaines prises en juillet entre 2010 et 2018: plus de 98.500 en 2010 contre plus de 47.000 en 2018. Ces mêmes périodes de vacances n’ont presque pas diminué au mois d’août (33.065 in 2010 vs. 32.107 in 2018). Le Belge préfère donc de plus en plus prendre des vacances dans d'autres mois que les mois d’été. Le mois de décembre est le grand bénéficiaire de la diminution des congés d’été, on y constate une augmentation significative: 7.108 travailleurs prenaient des vacances en 2008, alors que dix ans plus tard, 20.404 avaient pris des congés à cette période. Soit une augmentation de 65% !
Selon le secteur
Bien-sûr, tous les secteurs ne sont pas concernés par cette tendance: dans la construction par exemple, près de 90% des travailleurs prennent des vacances en juillet en raison de la fermeture collective imposée par le secteur. Dans l’horeca, près de 50% choisissent de prendre leurs congés pendant l’été, car à ce moment-là des étudiants sont là pour reprendre le travail. “Les mois d’été sont souvent très chargés dans l’horeca, donc beaucoup d’établissements ont besoin de suffisamment de main-d’oeuvre. Ce n’est donc pas toujours la meilleure période pour les employés fixes pour partir en vacances, mais comme beaucoup d’étudiants qui travaillent en été le font aussi pendant l’année, cela permet au personnel fixe d’être un peu plus libre dans le choix de leur vacances, car ils ont un remplaçant qualifié,” explique Valentin Broquet, conseiller juridique chez Group S. Même chose dans la grande distribution, dont font partie les enseignes de vêtements, de bricolage et de supermarchés: 50% des travailleurs dans ce secteur prennent leurs vacances en juillet et août. “Comme pour l’horeca, le travail ne manque pas dans ces secteurs pendant les vacances d’été, surtout en période de soldes, mais des étudiants formés peuvent très bien reprendre le travail des employés fixes.”
Augmentation de 65% de vacances de 5 jours en décembre
La période la plus populaire pour prendre plus de trois semaines de vacances reste depuis dix ans le mois d’août; plus de 33.000 travailleurs ont pris des vacances à ce moment-là en 2010 et en 2018 il s’agissait de plus de 32.000 travailleurs. Pour les périodes de 15 jours, c’est le mois de juillet qui domine avec plus de 98.500 travailleurs en 2010, même si ce nombre diminue. Group S remarque aussi une augmentation de 41% du nombre de périodes de vacances de 5 jours prises en juillet entre 2010 et 2018, ainsi qu’une augmentation des périodes de 5 à 10 jours respectivement de 65% et de 50% pour les mois de décembre et de janvier. “Cela illustre bien la nouvelle répartition des vacances des travailleurs belges, où ils préfèrent disperser leurs vacances que tout prendre d’un coup”, analyse Valentin Broquet. “De plus, le fait que les travailleurs décident de disperser leurs vacances est bénéfique pour les employeurs, car ainsi ils ne doivent pas se passer de leurs employés et surtout de la connaissance de leurs travailleurs pendant de longues périodes et au même moment.“