Budget mobilité : 7 Belges sur 10 veulent que tous les travailleurs en bénéficient
Une enquête de Touring révèle les points à améliorer pour populariser davantage le budget mobilité :
12 janvier 2022
- 1 Belge sur 5 ignore toujours si son employeur propose un budget mobilité.
- 1 sur 3 veut disposer d'un budget mobilité d'au moins 500 euros par mois
- Plus de 4 travailleurs sur 10 disposant d'une voiture de société sont prêts à s'en passer s'ils avaient plus de choix de mobilité
7 Belges sur 10 veulent que le budget mobilité soit proposé à tous les travailleurs, et pas uniquement à ceux qui ont droit à une voiture de société. C’est ce que révèle un récent sondage réalisé par Touring auprès de plus de 1.000 Belges. Le budget mobilité gagnerait donc largement en popularité, moyennant quelques améliorations substantielles. Ainsi, 1 Belge sur 5 ignore toujours si son employeur propose un budget mobilité. 1 sur 3 table sur un montant d'au moins 500 euros par mois. Pour donner au budget mobilité toutes les chances de réussir sa percée, il faut surtout convaincre les propriétaires actuels de voitures de société, selon Touring.
Le budget mobilité a été introduit il y a près de trois ans dans le but de rendre les trajets domicile-travail plus durables. Avec ce budget, un travailleur peut en effet choisir une (petite) voiture écologique ou une des solutions alternatives proposées telles qu'un vélo (électrique), un abonnement aux transports en commun, des frais d'hébergement et/ou du cash. Mais cette formule tarde à s'imposer au sein des entreprises. Il n'en reste pas moins que le travailleur belge se déclare prêt aujourd'hui à y souscrire, selon Touring. Aussi, moyennant quelques adaptations du dispositif, ce budget mobilité pourrait séduire davantage de travailleurs dans les années à venir.
« Nous pouvons nous réjouir que le budget mobilité suscite un intérêt croissant. Cela démontre que les gens sont ouverts au principe de la 'mobility as a service' : utiliser différents moyens de transport pour optimiser leurs trajets domicile-travail ou leurs déplacements professionnels. C'est un enseignement important pour les employeurs dans le cadre de leur politique de rémunération : les travailleurs voient le budget mobilité comme un avantage extralégal intéressant. Ils prennent de plus en plus conscience que des solutions de mobilité flexibles leur offrent du confort en plus. Les employeurs ont donc tout intérêt à mieux communiquer sur le budget mobilité et à l'intégrer pleinement dans la politique de l'entreprise. Cette année, le système est adapté pour que les travailleurs puissent en bénéficier plus rapidement et que davantage de possibilités de mobilité – y compris la marche – donnent lieu à une gratification. Cela crée donc de nouvelles possibilités », estime Touring.
Informer sur les possibilités
Malgré un départ poussif, le budget mobilité n'est certainement pas voué à l'échec. C'est la principale conclusion qui ressort de l'enquête menée par l'organisation de mobilité. La véritable percée de la formule n'interviendra cependant que si elle devient accessible à tous les travailleurs belges. Mais une communication claire sur le dispositif et ses possibilités peut également y contribuer. Les travailleurs ont en tout cas déjà une idée précise du montant qu'ils en attendent.
« Si nous voulons vraiment stimuler les travailleurs à utiliser différentes formes de mobilité, il est logique de prévoir un incitant financier. Pour 6 Belges sur 10, un budget mobilité deviendrait attractif à partir de 200 euros par mois. 1 sur 3 table même sur un montant d'au moins 500 euros par mois. Ce sont surtout les travailleurs de 35 à 49 ans, ainsi que les employés, qui souhaitent un budget plus élevé. Il s'agit sans doute des catégories de personnes qui disposent déjà aujourd'hui d'un beau budget à allouer à une des options de mobilité et qui ne veulent donc pas le voir se réduire », avance Touring.
La voiture reste importante
Les propriétaires d'une voiture de société se laissent moins facilement convaincre de se passer complètement de leur véhicule. 4 travailleurs sur 10 disposant d'une voiture de société changeraient même d'emploi si leur employeur ne leur en mettait pas (plus) une à disposition, principalement parce qu'ils craignent de ne plus pouvoir se déplacer de manière flexible et efficace ou qu'ils ne voient pas d'alternative valable à la voiture. Cette situation pourrait toutefois évoluer favorablement, estime Touring. Ainsi, 42 % des détenteurs d'une voiture de société se laisseraient convaincre d'utiliser un budget mobilité s'ils pouvaient le dépenser comme ils l'entendent. Or, c'est précisément ce que permet le budget mobilité.
« Plus de la moitié des personnes interrogées croient que les solutions alternatives comprises dans le budget mobilité ne font pas le poids par rapport aux avantages de la voiture de société. C'est tout à fait compréhensible. Pour de nombreuses personnes, la voiture est un moyen de transport important au quotidien, ne serait-ce que parce qu'elles n'habitent pas près d'une gare. Le budget mobilité ne doit donc pas exclure la voiture, mais la considérer comme un maillon dans une chaîne de solutions de mobilité. Le dispositif peut dès lors apparaître comme une incitation à réduire la distance parcourue par la voiture ou le nombre de déplacements. Ainsi, vous n'utilisez votre voiture que pour vous rendre à la gare la plus proche et vous vous faites rembourser le ticket de parking par l'employeur. C'est déjà beaucoup plus raisonnable que de se retrouver avec cette même voiture dans les embouteillages », explique Touring.