DHL Express mélange un tiers de carburant dérivé de graisses animales et d’huile de friture avec du kérosène à Brussels Airport, et renforce ainsi sa position de pionnier en matière de fret aérien durable
21 novembre 2024
Le transporteur express DHL, spécialiste des expéditions mondiales à délais critiques, fera livrer 25 000 tonnes, soit près de 200 000 barils, de carburant durable d’aviation (SAF) à Zaventem en un an. La version durable du kérosène, dérivée, entre autres, d’huiles de friture usagées et de déchets de graisses animales, réduit les émissions de CO2 jusqu’à concurrence de 80 % sur l’ensemble de son cycle de vie. Avec ce contrat, DHL est de loin le plus gros acheteur de carburants durables d’aviation à Brussels Airport.
Le SAF acheté par DHL Express est acheminé par le pipeline de l’OTAN qui alimente tous les avions de Brussels Airport en kérosène. Comme pour l’électricité, la variante durable n’est pas labellisée, mais les quelques 200 000 barils sont livrés en mélange avec du kérosène ordinaire. Le mélange de kérosène fossile et de SAF est également utilisable sans devoir modifier techniquement les avions. Les émissions de CO2 résultant de la combustion du SAF et du kérosène sont équivalentes. Dans le cas du SAF, elles sont toutefois en partie compensées par le recyclage d’huile de friture et de graisses animales dans son processus de production.
Comme tout autre secteur, l’aviation doit réduire ses émissions de carbone aussi vite que possible. Les grands avions électriques à batterie ne sont pas envisageables aujourd’hui, car ils seraient trop lourds. L’hydrogène n’est pas encore adapté aux moteurs à réaction. Les solutions qui percent dans d’autres moyens de transport ne conviennent pas à l’aviation aujourd’hui. S’il est vrai que le SAF n’est certainement pas un carburant parfait, il n’en reste pas qu’il constitue certainement un grand pas dans la bonne direction avec une réduction des émissions de CO2 pouvant atteindre 80 %. Le fait qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour décarboniser le ciel ne doit pas nous empêcher d’investir dès aujourd’hui et de déployer les efforts nécessaires pour réduire immédiatement les émissions de CO2. » – Kirsten Carlier, CEO de DHL Express à Brussels Airport
Des coûts élevés
Alors que les innovations sont généralement lancées par le biais du transport de passagers par voie aérienne – ainsi, les constructeurs commencent toujours par produire la version « passagers » de leur dernier avion –, c’est l’inverse qui est de mise pour les carburants renouvelables. Le secteur du fret est le moteur du changement, et les entreprises clientes sont de plus en plus disposées à payer pour des solutions plus durables.
« Le prix de revient du SAF est en moyenne trois fois supérieur à celui du kérosène ordinaire. Peu de passagers sont prêts à payer volontairement cette différence de prix. La donne est différente pour notre activité. Nos clients qui effectuent des expéditions mondiales dans des délais très courts visent souvent eux-mêmes des exigences et des objectifs stricts en matière de développement durable. Ils voient en DHL Express un partenaire qui peut durabiliser leur processus de production. L’enjeu est clair : il importe que leurs colis arrivent à destination non seulement dans les délais impartis, mais aussi par la voie la plus durable possible. Nous nous félicitons donc de pouvoir leur offrir ce service par le biais de notre programme GoGreen Plus, qui permet aux entreprises de réduire leurs émissions indirectes grâce à une sorte de garantie d'origine.» – Kirsten Carlier, CEO de DHL Express à Brussels Airport
Depuis son hub de Zaventem, le deuxième d’Europe après celui de Leipzig, DHL Express expédie dans le monde entier, en moins de 24 heures, des marchandises telles que des médicaments à courte durée de vie, des pièces de rechange urgentes pour des machines et des produits de la biotech belge. Pour de nombreuses entreprises, DHL Express est le sésame pour accéder au reste du monde. Soixante pour cent des envois traités et expédiés par DHL à l’aéroport et dans ses environs sont des produits d’exportation provenant d’entreprises de Flandre, de Wallonie et des pays limitrophes.
À la recherche de plus de SAF
L’utilisation du SAF est en plein essor dans le monde entier. En 2016, 500 vols utilisaient un mix SAF dans le monde. Sept ans plus tard, ce chiffre tutoyait la barre des 500 000. En un an, la production de SAF a doublé, passant de 300 millions de litres en 2022 à 600 millions de litres en 2023. DHL a la plus grande part de SAF dans son mélange de kérosène de toutes les compagnies aériennes du monde, mais elle doit aussi constamment chercher des approvisionnements supplémentaires dans un marché très étriqué.
Par ailleurs, le SAF que DHL Express achète pour faire le plein de ses avions à l’aéroport de Bruxelles satisfait aux normes ISSC Plus, un label de certification volontaire, indiquant que le carburant répond à des critères stricts en matière de durabilité. Cependant, à l’instar du SAF, les labels et les certifications n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. La technologie et le carburant doivent évoluer et évolueront à n’en pas douter dans les années à venir. Pour DHL Express, il est important que les labels garantissent la durabilité et vérifient que son SAF n’entre pas en concurrence avec la production alimentaire, par exemple, mais qu’il est uniquement dérivé des flux de recyclage. DHL s’est également engagée, notamment par le truchement de la coalition Airports of Tomorrow, dirigée par le Forum économique mondial, à contribuer aux projets pilotes et à la recherche.
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