En cas de fermeture des centrales nucléaires, les émissions de CO2 en Belgique pourraient augmenter de 50% d’ici 2030

Le livre ‘Trilemme énergétique’ insiste sur la nécessité d’une politique énergétique claire

La fermeture de nos centrales nucléaires pourrait entraîner une augmentation de 50% des émissions de CO2 liées à la production d’énergie dans notre pays d’ici 2030. C’est l’une des conclusions les plus frappantes du nouveau livre intitulé ‘Trilemme énergétique’ du Professeur Johan Albrecht, une sommité en matière de politique énergétique et environnementale et Senior Fellow au sein de la cellule de réflexion Itinera. Johan Albrecht a analysé différents scénarios en cas de fermeture de nos centrales nucléaires, à la lumière de trois paramètres : une électricité disponible, durable et financièrement abordable. Le livre offre un cadre de référence scientifique en prévision du Pacte énergétique, permettant aux décideurs politiques de faire des choix clairs et objectifs tout au long du débat énergétique.

La sortie du nucléaire est une discussion qui anime les débats depuis près d’une quinzaine d’années alors qu’il n’existe toujours pas de plan énergétique fondé et crédible pour les générations futures. Le gouvernement a annoncé un Pacte énergétique qui doit permettre à notre pays de se préparer à la fermeture des centrales nucléaires en 2025. Une immense responsabilité lui incombe par conséquent puisqu’il devra prendre les bonnes décisions quant à l’avenir de notre approvisionnement énergétique.

Le Professeur Johan Albrecht enseigne à l’Université de Gand et est Senior Fellow chez Itinera. Il présente aujourd’hui une analyse sur laquelle peuvent se reposer les décideurs politiques, quel que soit le scénario ou la constellation politique à laquelle ils appartiennent. En tant qu’économiste, il a consigné les calculs qu’il avait effectués avec ses deux collègues, Sam Hamels et Lennert Thomas, et exposé leur vision dans le livre ‘Trilemme énergétique’.

Le modèle que le Professeur Albrecht a élaboré nous permet de chiffrer les répercussions de toute décision en matière de politique énergétique et repose sur trois piliers principaux : la disponibilité, la durabilité et l’accessibilité financière de notre électricité.

“Comment assurer une capacité de remplacement suffisante sur le marché énergétique pour pouvoir sortir du nucléaire ? Quelle capacité de remplacement faut-il prévoir ? Faut-il prévoir de nouvelles subventions et quelles seront les conséquences pour notre facture énergétique ? Autant de questions qui aujourd’hui sont prioritaires mais pour lesquelles, hélas, il n’existe aucune vision claire. Grâce à ce modèle, nous pouvons offrir aux décideurs politiques un cadre transparent permettant de répondre à ces questions quel que soit le tableau futur.”
Professeur et auteur principal Johan Albrecht

Les sources alternatives d’énergie ne peuvent pas faire face à la demande

Le Professeur Albrecht a utilisé son modèle de calcul pour élaborer quatre scénarios possibles. L’un d’eux montre que la fermeture des centrales nucléaires aura des répercussions importantes sur l’environnement. Si le gouvernement décide de fermer toutes les centrales nucléaires d’ici 2030, les émissions de CO2 pourraient augmenter de 50% d’ici-là.

“La perte de capacité résultant de la fermeture des centrales nucléaires devra être compensée par la construction de nouvelles centrales à gaz. D’autres alternatives, telles que l’énergie solaire ou éolienne, sont dépendantes des conditions météorologiques et ne peuvent pas faire face à la demande. Selon mes calculs, les émissions de CO2 pourraient augmenter de 48%, voire de 78%, d’ici 2030 par rapport à aujourd’hui.” 
Professeur et auteur principal Johan Albrecht

En conservant une partie des centrales nucléaires, limitées à 4 000 mégawatts, les émissions de CO2 diminueront de 13%. Dans le cadre d’un scénario radical prévoyant une diminution de la demande d’électricité accompagnée d’une forte croissance de la capacité renouvelable, y compris la biomasse, et de la capacité de stockage, les émissions de CO2 pourraient même diminuer de 22%.

Quel que soit le scénario choisi (fermeture des centrales nucléaires, construction de nouvelles centrales à gaz ou développement des énergies renouvelables), une chose est certaine : le prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises pourrait augmenter de 40 à 100% au cours des treize prochaines années, par rapport à aujourd’hui.

Cette hausse résultera principalement des importants investissements dans la capacité renouvelable. Il faudra également prévoir de nouvelles centrales à gaz pour garantir l’approvisionnement énergétique en 2030. Le gestionnaire de réseau Elia est arrivé à la même conclusion dans son étude.

Les hésitations effraient les investisseurs 

Avec le livre ‘Trilemme énergétique’, qui sera présenté officiellement le 19 décembre à Bruxelles, Itinera souhaite offrir un cadre de référence utile et inspirer les décideurs en leur procurant des données scientifiques.
 

“La politique récente prend trop souvent des virages trop serrés sans argumentation claire. Décisions à court terme concernant la fermeture des centrales nucléaires, subventionnement excessif des panneaux solaires, retrait des subventions promises pour les centrales biomasse. Cela met en péril notre crédibilité auprès des investisseurs alors que nos centrales nucléaires et nos infrastructures continuent de vieillir."
Leo Neels, Directeur général d’Itinera

L’auteur principal, le Professeur Albrecht, ne s’exprime pas sur le meilleur scénario à suivre mais insiste sur la nécessité de passer à l’action.

Nous ne pouvons nier que des choix s’imposent dès aujourd’hui ; il en va de notre réputation nationale et internationale. Les investissements dans d’autres sources énergétiques sont trop lents et résultent d’une politique énergétique instable et variable. Il est plus que jamais temps d’objectiver et de recalibrer le débat énergétique."
Professeur et auteur principal Johan Albrecht


Le livre ‘Trilemme énergétique’ compte 130 pages et sera disponible dès le mardi 19 décembre sur le site web d’Itinera: www.itinerainstitute.org au prix de 20 euros. Les journalistes qui veulent venir au lancement du livre, peuvent confirmer leur présence avant le 13 décembre à: [email protected]

Invitation lancement du livre "Trilemme énergétique"

PDF - 83 Kb

Safia Yachou

Communication, Bepublic

À propos de Bepublic

Bepublic fait partie de l’agence de relations publiques et de communication stratégique Bepublic Group qui accompagne les organisations belges dans leur communication depuis plus de 10 ans. Les relations publiques journalistiques font partie de notre ADN.  Nos consultants expérimentés aident les entreprises et les organisations à rapporter de façon éloquente et claire leur actualité.

Bepublic fait partie du Bepublic Group tout comme Bereal, Befirm et Beready. Pour en savoir plus sur l'agence de relations publiques et de communication stratégique, consultez le site. https://bepublicgroup.be