Étude européenne d’Intrum : ce sont les parents hongrois qui conseillent le plus souvent à leurs enfants de choisir des études ou un emploi « plus rentables » à cause de l’inflation galopante
1 décembre 2022
Près de six parents belges sur dix conseillent aujourd’hui à leurs enfants, à cause de la hausse de l’inflation, de choisir un emploi bien rémunéré, et donc d’opter pour la filière d’études y afférente, plutôt que de suivre leurs rêves si la profession n’est pas rémunératrice. Comme le montre le sondage européen réalisé dans 24 pays par le prestataire de services financiers Intrum, seule la Hongrie nous dépasse dans ce classement. « Les répercussions de l’inflation sont perceptibles à tous les niveaux et influencent la vie de nombreuses familles », explique Guy Colpaert, Managing Director d’Intrum Benelux.
Près de huit ménages belges sur dix (77 %) déclarent que l’inflation influence négativement leurs finances. Par ailleurs, 59 % indiquent que leur bien-être financier général s’est détérioré par rapport à il y a un an, comme le montre le European Consumer Payment Report 2022 réalisé par le prestataire de services financiers Intrum auprès de 24 000 Européens. Les répercussions de l’inflation s’invitent aussi dans les discussions entre parents et enfants de moins de 18 ans lorsqu’ils abordent la question des études ou du futur emploi.
L’argent est plus important que le bonheur selon les parents
Quelque 57 % de parents belges conseillent à leurs enfants d’opter pour un emploi bien rémunéré et de ne pas suivre leurs rêves si ceux-ci mènent à un emploi peu rémunérateur. Ainsi, la Belgique, comme l’Espagne, décroche la médaille d’argent dans le classement européen des pays où les parents conseillent à leurs enfants de choisir des études ou un emploi « rémunérateurs ». Les pays scandinaves comme le Danemark et la Norvège occupent le bas du classement avec respectivement 32 et 34 %.
1 | Hongrie | 64 % |
2 | Belgique et Espagne | 57 % |
3 | Lituanie | 56 % |
4 | Italie et Portugal | 55 % |
5 | France, Autriche et Pologne | 54 % |
6 | Irlande | 53 % |
7 | Allemagne, Roumanie et Slovaquie | 52 % |
8 | Pays-Bas | 49 % |
9 | Grèce et Tchéquie | 48 % |
10 | Royaume-Uni | 47 % |
Les parents belges se préoccupent de l’avenir financier et des connaissances de leurs enfants. D’ailleurs, deux tiers d’entre eux déclarent aider plus leurs enfants à maitriser les principes financiers et les notions fondamentales de la gestion « en bon père de famille ». Autant de parents déclarent aussi avoir davantage tendance aujourd’hui à mettre de l’argent de côté pour leurs enfants et à attirer leur attention sur l’importance de ne pas contracter de dettes.
Mieux gérer et comprendre, mais aussi concerter davantage
Les Belges semblent aussi convaincus qu’ils doivent donner le bon exemple à leurs enfants. Six Belges sur dix expliquent qu’ils surveillent dorénavant plus leurs dépenses mensuelles et qu’ils consomment de manière plus consciente en évaluant ce qui est nécessaire, selon eux, et en éliminant ce qui ne l’est pas pour pouvoir épargner. Citons notamment à ce propos les abonnements digitaux ou les cafés à emporter.
Au cours de ces 12 derniers mois, trois tendances visant à protéger le bien-être financier ont le vent en poupe. Ainsi, la moitié des Belges se fixent des objectifs bien définis pour mieux gérer leurs comptes et leur épargne. Plus de quatre Belges sur dix déclarent également mieux éplucher les mentions en petites lettres figurant au bas de leurs transactions financières comme les emprunts ou les polices d’assurance. En outre, un Belge sur trois aborde désormais les questions d’argent avec ses proches et ses amis, contre un peu plus d’un Belge sur cinq il y a un an à peine.
Pour encaisser le choc de l’inflation, les ménages réduisent significativement leurs dépenses. La moitié indique moins fréquenter les restaurants et les cafés et avoir diminué ses activités sociales. Un groupe encore plus important se détourne de son supermarché habituel au profit des magasins discount. Un quart dit aussi qu’il fera moins de dons aux œuvres de charité ou n’en fera pas du tout, et un ménage sur cinq supprime certains abonnements aux applications ou services de streaming.
« Il ressort clairement de notre sondage que l’inflation influence tous les aspects de la vie des ménages. Les gens reconsidèrent leur abonnement à Netflix ou Disney+ en cas de faible utilisation, et ils s’arrêtent moins fréquemment pour acheter un café Starbucks. Ils lisent aussi beaucoup plus attentivement les mentions en petites lettres des contrats qu’ils concluent et évaluent davantage leur impact éventuel sur leur portefeuille. Le fait aussi que nous soyons plus enclins à parler d’argent avec nos proches et nos amis montre à quel point ces questions s’immiscent dans notre vie aujourd’hui. Sans oublier le fait que les parents ont tendance désormais à moins privilégier le bonheur de leurs enfants et à les pousser davantage dans la direction d’une filière d’études “plus rémunératrices” à cause de la hausse de l’inflation. »
Guy Colpaert, Managing Director d’Intrum Benelux