Le football amateur rapporte un peu plus de deux milliards d’euros par an à la Belgique
16 juin 2021
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Participation à l’économie à concurrence de 420 millions d’euros
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Répercussions sociales positives sur la communauté à concurrence de 580 millions d’euros
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Bienfaits pour la santé à concurrence de 1,13 milliard d’euros
Le football amateur rapporte quelque 2,1 milliards d’euros chaque année à l’économie belge, selon l’étude scientifique validée sur le SROI (Social Return On Investment), menée conjointement par l’URBSFA, l’UEFA, l’OMS et de nombreux représentants du monde académique. Les 400.000 joueurs, jeunes et adultes, que comptent les clubs de football amateur rapportent non seulement plus de 420 millions d’euros à notre économie, mais ils génèrent également plus d’un milliard d’euros d’avantages liés à la santé. Enfin, le football belge fait baisser les chiffres de la criminalité et augmenter le taux d’emploi de nos concitoyens, ce qui représente un bénéfice positif pour l’économie d’un montant de 580 millions d’euros.
Calculer les répercussions financières réelles d’un sport, soit le Social Return On Investment, n’est pas simple. Il faut en effet non seulement tenir compte des dépenses des joueurs, des clubs ou des comités de gestion, mais il faut également prendre en considération d’autres répercussions comme les économies en termes de santé. C’est pourquoi l’UEFA a fait appel à des chercheurs d’horizons divers, actifs dans le domaine du sport et de l’économie du travail, mais aussi dans le secteur de la physiologie et de la psychologie. En collaboration avec plusieurs représentants des fédérations nationales et le bureau d’études externe Substance, ils ont créé le premier modèle SROI pour le monde du football.
Après avoir été testé en Écosse et en Suède, ce modèle a été peaufiné au sein d’un conseil consultatif rassemblant des représentants de l’UEFA, de l’OMS et du monde académique. Ils ont passé au crible toutes les valeurs pour éliminer celles qui ne pouvaient pas être chiffrées scientifiquement et sont ainsi parvenus au modèle le plus conservateur. Par exemple, la valeur sportive n’a pas été exprimée en argent parce que la valeur de la formation des jeunes élite et des joueurs professionnels ne pouvait pas être calculée de manière univoque en euros. Il n’a pas été tenu compte non plus de la valeur des compétences acquises via le football ni du réseau tissé via ce sport.
Dr Matteo Balliauw, coordinateur du RBFA Knowledge Centre : « La valeur réelle du football dans notre société ne descendra donc jamais en dessous de ce montant de 2,1 milliards d’euros. Par ailleurs, cette étude montre parfaitement que le football n’est pas qu’un simple sport qui voit s’affronter deux équipes. Il revêt également un aspect économique, sans oublier les bénéfices sociétaux qu’il rapporte et les coûts qu’il permet d’éviter et qui sont inestimables pour notre société. Citons par exemple les gens qui sont en meilleure santé grâce à la pratique de ce sport. Ou l’argent économisé par notre société pour chaque individu qui tourne le dos à la criminalité grâce à ce sport. Ainsi, chacun des 400.000 footballeurs que compte la Belgique rapporte à notre société à peu près 5.300 euros. »
Le bonheur que le football apporte estimé à 1 milliard d’euros
La plus-value la plus importante apportée par le football au sein de notre société se situe au niveau du bien-être mental des joueurs. D’après l’étude, les footballeurs belges sont prêts à débourser à peu près 3.752 euros pour ressentir un bonheur équivalent à celui éprouvé lorsqu’ils jouent au football. Si l’on considère qu’il y a 400.000 footballeurs en Belgique, le bonheur que le football apporte représente donc 1 milliard d’euros. Outre l’aspect mental, le football permet également aux joueurs d’éviter plus souvent de contracter certaines maladies par rapport à ceux qui n’y jouent pas.
Dr Matteo Balliauw, coordinateur du RBFA Knowledge Centre : « Grâce au football, notre pays compte quelque 10.000 diabétiques en moins, ce qui représente une économie de plus de 41 millions d’euros par an pour notre société. Les risques d’autres maladies comme l’hypertension, différents types de cancer, un accident vasculaire cérébral, la dépression et les troubles d’anxiété diminuent grâce au football. Les 7 millions d’euros estimés pour les blessures résultant du football ne font pas le poids et ont d’ailleurs été comptabilisés dans le modèle. »
350 millions d’euros en équipements, aliments et déplacements
Le football contribue au produit intérieur brut de notre pays à concurrence de quelque 120 millions d’euros. Cela s’explique par le fait que, grâce au football, davantage de gens suivent des formations ou un cours spécifique, vont ensuite à l’école et travaillent. Ce sport permet également d’éviter à certains Belges de se laisser tenter par la criminalité, ce qui représente à nouveau quelques économies de coûts à la société. Si l’on y ajoute l’équivalent du travail non rémunéré de tous les bénévoles actifs dans le football qui font économiser quelque 460 millions d’euros en défraiements à leurs clubs et qui permettent à ce sport de s’ancrer un peu plus chaque jour dans la société, les répercussions sociales du football chez nous se chiffrent à 580 millions d’euros. Ce à quoi il faut encore ajouter 420 millions d’euros en considérant uniquement la participation du football à l’économie.
Dr Matteo Balliauw, coordinateur du RBFA Knowledge Centre : « En ce qui concerne la contribution du football à l’économie, il faut regarder au-delà des indemnités et rémunérations versées au personnel administratif, aux arbitres et aux entraîneurs. Il faut effectivement aussi compter les dépenses des joueurs amateurs pour leur équipement, leur alimentation et leurs déplacements. Cela représente un total de près de 350 millions d’euros pour les 400.000 joueurs belges. Enfin, n’oublions pas les investissements dans les terrains de football et leur location, soit 72 millions d’euros. »
En raison de la pandémie de coronavirus, le football des équipes de jeunes et le football amateur ont été à l’arrêt quasiment tout au long de l’année écoulée, mais l’URBSFA espère que le football pourra bientôt à nouveau retrouver toute sa valeur sociétale.