Jolijn Baeckelandt est le meilleur jeune peintre 2016
Les académies internationales de peinture concourent pour obtenir le KoMASK Award à Anvers
28 octobre 2016
Jolijn Baeckelandt (23 ans) de Gand a remporté hier soir le prestigieux KoMASK Master Salon Award 2016, l'équivalent du Concours Reine Elisabeth pour les jeunes peintres. Cette récompense a été remise hier à Anvers et est considérée comme un tremplin international pour les jeunes peintres. Les envois venaient cette année d'académies d'art renommées de La Haye, Helsinki, Stockholm, Bruxelles, Anvers, Liège et Gand. Mais Londres, Copenhague et même New-York sont d'ores et déjà également sur la liste d'attente.
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La remise de cette récompense est une initiative de la Koninklijke Maatschappij ter Aanmoediging der Schone Kunsten (KoMASK) (= Société royale d'encouragement des Beaux-Arts), la plus ancienne ASBL d'Anvers (1788). L'objectif de ce concours est sans équivoque : récompenser une nouvelle levée de peintres européens talentueux. Ce sont les Académies Royales d'Anvers, Gand, Liège, Bruxelles, La Haye, Helsinki et Stockholm qui ont envoyé cette année à Anvers leurs meilleurs Masters diplômés. Chaque Académie pouvait envoyer quatre peintures, à la suite de quoi un jury professionnel a pu faire son choix parmi un total de 104 peintures de haut niveau de 26 peintres.
C'est finalement Jolijn Baeckelandt, âgée de 23 ans, de l'Académie Royale de Gand qui a pu ramener le premier prix chez elle. Baeckelandt a remporté le concours avec l'œuvre ‘Graduated From Harvard Business School’ et a reçu un montant de 5.000 euros. Mais un élément au moins aussi important est le fait que le prix signifie directement le coup d'envoi d'une carrière internationale, ce qui a déjà été prouvé par ses prédécesseurs.
Baeckelandt tire son inspiration des choses de son environnement direct et part toujours à la recherche de l'interaction entre le langage et l'image. Son travail a toujours un rôle de communication, ce qui est mis en évidence par son choix de procéder de façon caricaturale. Les thèmes centraux qui reviennent toujours chez Baeckelandt sont l'être humain dans la masse et l'impuissance de l'être humain, représentés par une certaine forme de moquerie.
“Sans exagérer, le nouveau Van Gogh, Ensor ou Magritte peut toujours se dissimuler parmi le groupe de peintres qui ont concouru pour obtenir cette récompense. Le lauréat de l'an dernier, Ben Sledsens, est déjà sur le point de percer au niveau international. Et cela montre directement comment ce concours est devenu de plus en plus un podium pour les jeunes artistes et un tremplin vers une carrière internationale.”
Bart’d Eyckermans, président de KoMASK.
De Londres à New York
Le jury de 8 membres qui s'est penché sur les œuvres d'art était notamment composé de quatre Belges cette année : Elsje Janssen (directrice collections au Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers), Adriaan Raemdonck (fondateur de la Zwarte Panter, la plus ancienne galerie flamande de peinture contemporaine), Flor Bex (conservateur honoraire du Muhka à Anvers) et l'artiste-peintre Fred Bervoets. Mais les membres internationaux du jury comportaient également beaucoup de grands noms. Parmi eux, l'expert en œuvres d'art Juan Cruz, qui est aujourd'hui le conservateur et doyen du Royal College de Londres, l'artiste parisien André Goezu, l'artiste berlinois et membre de la Royal Society of Sculptors de Londres Stefan Reiss, et Patrick Murphy, directeur de la Royal Hibernian Academy à Dublin.
“C'est en 2014 que la première récompense a été décernée, mais nous pouvons désormais vraiment parler d'un événement international. Nous pouvons d'ores et déjà compter sur des envois venant de La Haye, Helsinki et Stockholm. Et cela n'en restera probablement pas là. C'est ainsi que nous menons des discussions pour pouvoir collaborer dans le futur avec les Académies Royales de Londres, Copenhague et New-York.”
Bart’d Eyckermans, président du KoMASK.
La Descente de Croix
Le KoMASK s'efforce en premier lieu de promouvoir les jeunes talents artistiques, mais se préoccupe également à côté de cela de la préservation de notre patrimoine artistique. La plus ancienne ASBL d'Anvers a encore été l'objet récemment d'énormément d'attention grâce à son propre projet artistique concernant l'historien belge Charles Piot qui s'est intéressé aux nombreux tableaux volés pendant l'occupation française. Le plus important fait d'armes de l'organisation remonte cependant à 1815 lorsqu'elle a fait en sorte que la Descente de Croix de Rubens revienne en Belgique.
Une grande partie des tableaux qui ont concouru cette année pour cette récompense prestigieuse – dont quatre œuvres du lauréat, Jolijn Baeckelandt – sont encore visibles jusqu'au 6 novembre lors d'une exposition à De Lange Zaal dans la Venusstraat 36 à Anvers.