Opinion - 'Et pourquoi ne pas supprimer purement et simplement tout l'argent liquide?'

Stéphane Vandervelde, CEO de keyware

Je me réjouis que la Banque centrale européenne envisage sérieusement de supprimer les billets de 500 euros. Ces billets ne servent de toute façon qu'à des fins illicites. Pourtant, il ne s'agit là que d'un premier pas d'une procédure beaucoup plus radicale: la suppression complète de l'argent liquide. Si l'on supprime l'argent liquide, les paiements seront effectués de manière beaucoup plus sûre et plus rapide, et tout acte de fraude deviendra impossible. La société est prête; soyons donc ambitieux. 

Déjà dès l'introduction de l'euro, nombreux sont ceux qui se sont demandés pourquoi il était nécessaire de prévoir des billets d'une valeur si élevée. Cela facilite la vie des criminels, disait alors la critique.
Quinze ans plus tard, force est de constater qu'ils avaient vu juste. Quelque 30% des billets de 500 euros en circulation transitent entre les mains de criminels et de terroristes... comme dans les films: des liasses de billets roses dans une valisette noire verrouillée par un code à chiffres.
Combien de fois avez-vous déjà eu un billet de 500 euros en main? La plupart des gens n'en ont jamais eu, sauf peut-être lorsqu'ils ont voulu payer une partie de leur nouvelle cuisine hors TVA.
C'est justement pour cela que je plaide pour que la Banque centrale européenne procède de manière plus ambitieuse. Et je ne parle pas seulement des billets de 200 euros ou de 100 euros. Non, je plaide pour une suppression pure et simple de l'argent liquide.

C'est un appel que je lance depuis longtemps, seul, mais récemment, de plus en plus de voix s'expriment en faveur de cette suppression. Récemment, la plus grande banque de Norvège a tenu le même discours et a supprimé l'argent liquide de toutes ses agences bancaires. Et en Suède, 95% des paiements s'effectuent désormais par voie électronique.
Notre pays est également prêt à accueillir ce changement. De nombreux chefs d'entreprise y contribuent déjà à leur façon: le chef étoilé Kobe Desramaults, par exemple. Ses arguments? Le gain de temps, parce qu'il ne doit plus tenir de livre de caisse puisque personne ne doit porter d'argent à la banque. La sécurité, parce qu'il n'y a pas d'argent liquide à voler en cas d'attaque à main armée. Et enfin, la fluidité, parce qu'un paiement en argent liquide à la caisse prend presque toujours plus de temps qu'un paiement électronique.

Il est temps d'être ambitieux
Il est temps d'être ambitieux et de réduire d'autorité les paiements en argent liquide. Bon nombre de citoyens utilisent également des applications de leur smartphone pour payer un verre. Ils utilisent même leur carte de paiement pour payer dans les librairies.
Depuis que les frais de transaction sur les paiements électroniques ont diminué pour les petits montants et représentent à peine 0,2%, beaucoup de commerçants n'y voient que des avantages. Il n'y a plus aucun risque de se tromper lorsqu'il faut rendre la monnaie, et les voleurs repartent bredouilles.
Il y a encore un avantage: le recul de la fraude et de l'argent noir. Les répercussions seraient beaucoup plus grandes que celles de l'introduction de la boîte noire dans l'horeca. Selon les calculs officiels, il pourrait s'agir de dizaines de milliards d'euros qui seraient réinjectés dans l'économie blanche.
Dans le cadre d'un projet pilote mené dans des magasins et des restaurants en Italie, l'économie noire a dû ainsi se passer de 70 milliards d'euros. De l'argent que les pouvoirs publics peuvent rendre aux citoyens via les réductions d'impôts.

Le bas de laine n'est plus une option
Les opposants parlent du pouvoir que les banques pourraient avoir sur l'argent des consommateurs. Car le bas de laine n'est plus une option envisageable. Et à une époque où les banques utilisent même un taux négatif, pour certains, l'idée d'avoir uniquement de l'argent virtuel semble très peu attrayante. Mais c'est là que la Belgique bénéficie d'une situation avantageuse car les taux négatifs n'y sont pas autorisés.
Oui, je sais, mon business, ce sont les paiements électroniques et je plaide en faveur du développement des paiements électroniques. Mais je ne prêche pas pour ma paroisse. D'ailleurs, si le gouvernement osait prendre une telle décision ambitieuse, je suis prêt à faire cadeau d'un terminal de paiement à tous les commerçants qui n'en ont pas encore. Ils ne devraient alors payer que des frais de transaction minimes.
En échange, je peux vivre dans une société plus sûre, plus harmonieuse et plus honnête. Pour moi, ça en vaut bien plus la peine.

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