Opinion - 'L’esprit de clocher bloque les villes belges intelligentes'

Saskia Van Uffelen, CEO Ericsson Belux.

Lors du Mobile World Congress cette semaine à Barcelone, des entreprises du monde entier présentent leurs technologies destinées à rendre nos villes plus viables. Pour beaucoup de Belges, ces innovations semblent futuristes, mais des applications concrètes existent déjà en de nombreux endroits du monde. La Belgique risque de rater le train. Il est grand temps qu’une meilleure collaboration intervienne à tous les niveaux. Avec les pouvoirs publics, mais aussi avec des entreprises, l’enseignement et les citoyens et ce, par-delà les frontières. Mais pour cela, un changement de mentalité est nécessaire.

Trafic, sécurité et saleté
Les technologies numériques sont désormais incontournables dans notre vie quotidienne. Plus encore, elles peuvent aider nos villes dans le cadre des trois priorités : "le trafic, la sécurité et la saleté", selon les termes du bourgmestre de Gand, Daniël Termont. São Paulo l’a bien compris : les personnes qui habitent à São Paulo et qui ont besoin d’une assistance médicale d’urgence peuvent compter sur une intervention rapide des services de secours. Les technologies numériques relient entre eux le téléphone, la radio, les données, les vidéos et les photos. La police, les pompiers et les hôpitaux reçoivent automatiquement toutes les informations critiques, analysent les données et réagissent de manière proactive. Mais ce qui est dès maintenant le lot quotidien à São Paulo n’est pas encore d’actualité dans notre pays.

C’est dommage. En Belgique, nous disposons d’autant d’éléments de technologie intelligents que São Paulo. Mais, dans notre pays, personne ne réussit à assembler les pièces du puzzle. La Flandre, la Wallonie, Bruxelles, les communes, les villes préfèrent continuer à construire des éléments de technologie les uns à côté des autres sans chercher à se comprendre mutuellement. La grande différence avec São Paulo est que les Brésiliens semblent comprendre que le monde numérique ne s’arrête pas au bout de la rue. Nous devons abandonner notre esprit de clocher. Nous devons par exemple faire collaborer les citoyens, les constructeurs automobiles, les constructeurs de routes dans le cadre d’une mobilité plus intelligente. C’est grâce à ce collectif que São Paulo a pris une énorme avance sur nous au cours des dernières années : en Belgique, cela reste trop souvent limité à des initiatives individuelles, chacun dans son coin.

Où se trouve leur bus ?
Une meilleure assistance médicale n’est qu’un des avantages que la révolution numérique réserve pour les villes belges. La technologie numérique montre par exemple en direct aux navetteurs où se trouve leur bus, les services de police captent tout ce qui se passe en ville et peuvent intervenir pour attraper immédiatement les criminels. Et en reliant entre eux tous ces îlots de données séparés, nous ouvrons la porte vers d’innombrables nouvelles possibilités. En laissant collaborer mieux les communes, les villes, la Wallonie et la Flandre, nous pouvons faire en sorte de ne pas rester désespérément à la traîne.

Protection de la vie privée
Mais il faut plus que cela pour transformer Bruxelles, Liège ou Namur en villes intelligentes. Nous ne devons pas nous laisser paralyser par notre peur en matière de protection de la vie privée. Autrefois, tout le monde recevait bien l’annuaire téléphonique dans sa boîte aux lettres, non ? Nous devons arrêter de nous cacher derrière des excuses creuses. Il est vrai que la numérisation va faire disparaître 60 % des jobs actuels. Le défi consiste à les faire évoluer en même temps : mon propre travail en tant que directeur général n’existera plus non plus sous sa forme actuelle en 2020.

Il est temps que la Belgique adapte sa mentalité de clocher en suivant le rythme de l’évolution des technologies numériques. La technologie ne peut plus être arrêtée et sera là plus vite qu’on ne le pense. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas avancer en construisant chacun notre propre pièce du puzzle sans voir le puzzle dans son ensemble.

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