Opinion - 'Une sécurité publique efficace réclame l'aide du secteur privé'

Régis Gaspar plaide en faveur de l'instauration d'une politique de sécurité intégrale impliquant tant la police que les services privés de surveillance et les citoyens.

Une meilleure sécurité publique à un meilleur prix est possible en impliquant des agents privés et des agents de police dans des tâches qui leur conviennent au mieux et pour lesquelles ils disposent de la meilleure expertise.

La sécurité est un droit fondamental protégé depuis des années par les pouvoirs publics auxquels seuls incombe la responsabilité. Or le sentiment croissant d'insécurité au sein de notre société exige davantage de sécurisation. C'est pourquoi je plaide en faveur de l'instauration d'une politique de sécurité intégrale impliquant tant la police que les services privés de surveillance et les citoyens. Ce n'est que de cette façon que nous pourrons apporter une réponse efficace au sentiment d'insécurité régnant.

Les entreprises privées de gardiennage ont déjà prouvé à plusieurs reprises qu'elles pouvaient offrir une plus-value en termes de sécurité. Pensons, par exemple, à la sécurité des ambassades, des centrales nucléaires et des institutions européennes, mais également aux opérations FIPA ("Full Integrated Police Actions") pour lesquelles elles collaborent avec les polices locales et fédérales et qui ont abouti à de beaux résultats.

Mais une telle coopération a également ses limites. Les entreprises privées de gardiennage, par exemple, ne pourront jamais effectuer des missions relevant des tâches principales de la police, telles que par exemple enquêter sur un délit, assurer le maintien de l'ordre public et recourir à la force. Mais elles peuvent, par contre, alléger le travail des policiers en exécutant certaines tâches administratives et logistiques ainsi que certaines tâches accessoires ou de soutien.

Je pense, par exemple, à la surveillance des tribunaux, à l'encadrement des détenus pendant leur transport, à la sécurité des parkings le long des autoroutes, à l'assistance de la police lors d'évènements importants, à la sécurité dans les transports publics et à la surveillance proactive des vidéos des caméras publiques.

Des exemples à l'étranger
Autant de tâches qui peuvent leur être demandées sans aucun problème. Plusieurs exemples à l'étranger tels qu'aux Pays-Bas, en France, en Norvège, en Grande-Bretagne et en Suède nous le prouvent. Dans ces pays, par exemple, la sécurité dans les transports publics est également confiée à ces sociétés privées.

Il existe de nombreux exemples de tâches effectuées aujourd'hui par la police qui pourraient être transférées à des entreprises privées de gardiennage. La flexibilité par exemple: les sociétés privées de gardiennage peuvent être appelées à tout moment et peuvent mobiliser très rapidement plusieurs agents pour les demandes de dernière minute.

Elles disposent par ailleurs de solutions de surveillance innovatrices, telles par exemple les caméras intelligentes qui peuvent identifier les personnes et les situations suspectes et alerter un centre de contrôle. En cas de collaboration, la police qui dispose d'un budget limité pour investir dans ce type de technologie pourrait s'en servir aussi. Sans oublier le fait que quelque 15.000 agents de sécurité sont actifs sur le terrain. Un avantage indéniable pour la police. En effet, ces quelques paires d'yeux et d'oreilles supplémentaires permettent d'intervenir plus rapidement et de manière plus ciblée.

Nombreux sont ceux qui se demandent quel serait le coût d'une telle collaboration. Il va de soi que confier certaines tâches simples à un agent de gardiennage plutôt qu'à un agent de police hautement qualifié permet de réaliser des économies. Grâce à leur flexibilité, seuls cinq agents de sécurité suffisent pour une mission de 24h/24 et 7j/7 contre huit policiers.

La Belgique en queue de peloton
Il est d'ailleurs étonnant qu'il n'y ait en Belgique que 142 agents de sécurité par 100 000 habitants. La Belgique occupe la 14ème place au niveau de l'Europe occidentale, loin derrière la moyenne européenne. Seuls trois pays d'Europe occidentale comptent mois d'agents de gardiennage proportionnellement au nombre d'habitants.

Il y a donc suffisamment d'arguments en faveur d'une révision en Belgique de la répartition des tâches entre les agents de sécurité et les agents de police.

Mais pour instaurer une collaboration, certaines adaptations sont nécessaires au niveau de la loi. Ainsi, par exemple, les agents de sécurité privés pourraient être dotés de compétences plus larges pour pouvoir travailler dans les espaces publics et surveiller les images des caméras installées dans les lieux publics. Les contrôles systématiques à l'entrée et à la sortie pourraient également faire partie de ces nouvelles compétences.

À terme, il faudrait d'ailleurs aussi que ces agents puissent retenir les personnes, et non seulement celles prises en flagrant délit, jusqu'à l'arrivée de la police. Il est clair que les pouvoirs publics doivent conserver la responsabilité finale d'une surveillance de qualité et que la vie privée des citoyens doit être garantie.

Tout le monde y gagne
Une collaboration entre le secteur public et le secteur privé est donc une situation gagnante pour tout le monde. La police pourra se concentrer sur ses missions fondamentales, et en recourant davantage à des sociétés de gardiennage, des économies pourront être réalisées et le travail pourra être organisé de manière plus flexible.

L'expertise et le professionnalisme acquis par les sociétés privées de gardiennage au fil des années et étayés par les formations suivies et les contrôles effectués, permettront de garantir la pérennité d'une sécurité de qualité. Une meilleure sécurité publique à un meilleur prix est possible en impliquant des agents privés et des agents de police dans des tâches qui leur conviennent au mieux et pour lesquelles ils disposent de la meilleure expertise.

Cette carte blanche a déjà été publiée dans L'Echo

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