Plus de la moitié des prestataires de soins indépendants se sentent insuffisamment compétents en tant qu'entrepreneurs

  • Une étude commandée par l'assureur santé Curalia révèle l'écart entre les tâches de soins et la gestion d'entreprise
  • Les prestataires de soins s'attribuent une note moyenne de 5,6 sur 10 pour leurs compétences en tant qu'entrepreneurs
  • 8 heures par semaine sont consacrées à la gestion de l'entreprise, et cela doit diminuer
  • Curalia et UHasselt travaillent sur des solutions pour renforcer l'entrepreneuriat chez les prestataires de soins

Bruxelles, jeudi 13 mars 2025 – Près de 6 prestataires de soins indépendants sur 10 (59 %) en Belgique, tels que les pharmaciens, infirmièr.e.s, kinésithérapeutes ou sages-femmes, se sentent insuffisamment compétents en tant qu'entrepreneurs. Parallèlement, les prestataires de soins consacrent en moyenne 8 heures par semaine à des tâches de gestion d'entreprise, telles que la gestion du personnel, la comptabilité, le marketing et les questions juridiques, alors qu'ils souhaiteraient y investir beaucoup moins de temps. Cela ressort d'une étude récente d'iVOX commandée par l'assureur santé Curalia.

« Les prestataires de soins sont formés pour prodiguer des soins, mais pas pour gérer une entreprise. Ils doivent être bien mieux préparés à cet aspect pendant leur formation. Il y a ici un rôle à jouer pour les responsables politiques et les établissements d'enseignement pour accorder beaucoup plus d'attention à cet aspect. Nous prenons déjà des initiatives pour soutenir les prestataires de soins indépendants dans leur entrepreneuriat tout en exerçant leur profession », explique Izzy Van Aelst de Curalia.

 

Dans un monde idéal, un prestataire de soins se concentrerait uniquement sur les soins à apporter à ses patients. Mais en réalité, cela n'est évidemment pas le cas. Une part importante du temps de travail est consacrée à des tâches administratives. Et cela est particulièrement vrai pour les jeunes entrepreneurs, qui ne sont pas toujours préparés à cela.

« Tant durant mes études de bachelier que de master en soins infirmiers, il y avait peu d'attention accordée à la gestion d'entreprise. Ce n'est qu'en débutant comme infirmièr.e.s indépendante.e.s que l'on découvre tout ce qui est nécessaire, comme la demande d'un numéro d'entreprise, la souscription à une assurance responsabilité professionnelle et bien d'autres tâches administratives pour lesquelles on n'a presque aucune expérience. Cela pourrait être bien mieux fait à l'avenir, pour être mieux préparé lorsque l'on souhaite se lancer », explique Noemi Biscotti (25 ans), infirmière indépendante depuis janvier.

 

En moyenne, 8 heures par semaine sont consacrées à la gestion d'entreprise

Les prestataires de soins indépendants consacrent en moyenne 8 heures par semaine à la gestion d'entreprise. En plus de cela, ils consacrent bien sûr beaucoup de temps à leur véritable mission, les soins. Cela représente 38 heures par semaine en moyenne. Pour les médecins et les infirmièr.e.s, cela correspond respectivement à 43 heures et 41 heures.

« Notre étude montre clairement que le temps consacré à la gestion d'entreprise est bien trop élevé. En moyenne, ils souhaiteraient n'y consacrer que 5 heures par semaine. Soit 3 heures de moins qu'actuellement. La prestation des soins est la raison pour laquelle la plupart ont choisi ce métier. Les prestataires de soins sont formés pour prodiguer des soins, mais pas pour gérer une entreprise. C'est ce que nous souhaitons changer », indique Izzy Van Aelst de Curalia.

 

Pour l'instant, cette lourde charge administrative n'a pas d'impact sur les patients, mais cela reste un sujet à suivre de près, selon Curalia.

 

Les pharmaciens consacrent 13 heures par semaine à l'administration

Si on se penche spécifiquement sur les pharmaciens indépendants, un groupe historiquement lié à Curalia, on constate que les défis sont encore plus grands. Les pharmaciens consacrent en moyenne 13 heures par semaine à la gestion d'entreprise, alors qu'ils aimeraient réduire ce temps à 5 heures. Seuls 52 % d'entre eux se sentent suffisamment compétents en tant qu'entrepreneurs. De plus, il apparaît que 75 % des pharmaciens travaillant actuellement comme salariés ne sont pas enclins à franchir le pas vers l'indépendance.

« En tant que pharmacienne indépendante depuis plus de 35 ans, je consacre une journée entière par semaine uniquement aux tâches administratives. Ce n’est pas ce que j’ai appris à l’université, et pourtant, c’est une part essentielle du métier. Les jeunes pharmaciens se retrouvent souvent démunis face à cette réalité. Mieux les former à l’entrepreneuriat leur permettrait de s’installer avec plus de confiance », déclare Joëlle Antoine, pharmacienne.

 

5,6 sur 10 : pas assez compétent pour être entrepreneur

Les prestataires de soins consacrent non seulement plus de temps à la gestion de leur entreprise que prévu, mais ils ne se sentent pas toujours prêts pour cela. L'étude a montré dans quelle mesure les prestataires de soins indépendants se sentent compétents pour être également des entrepreneurs. En moyenne, ils s'attribuent une note de 5,6 sur 10 à ce sujet. Ce n'est certainement pas une note convaincante.

« Cette note de 5,6 sur 10 est un véritable signal d'alarme. Cela signifie qu'il reste encore beaucoup de progrès à faire en matière d'entrepreneuriat. Il ne faut pas perdre de vue que la gestion d'entreprise peut avoir un impact sur leur mission principale : plus les prestataires de soins gèrent leur entreprise de manière fluide et efficace, plus ils pourront consacrer de temps et d'énergie à leur mission de soins », conclut Izzy Van Aelst de Curalia.

 

Soutien du monde académique

La faculté des sciences de la rééducation et de kinésithérapie d’UHasselt reconnaît le problème et constate que la prise de conscience de l'entrepreneuriat chez ses étudiants ne cesse de croître.

« Nous constatons que de nombreux étudiants ou jeunes diplômés ont tendance à se surestimer dans leur rôle d'entrepreneur, mais nous remarquons aussi qu'un changement de mentalité est en train de s'opérer. Une génération arrive qui se soucie non seulement des soins à apporter à leurs patients, mais aussi de la rentabilité de leur propre entreprise. Il y a dix ans, cela n'était pas le cas. Dans nos formations, nous y accordons déjà de l'attention, mais comme le programme est déjà assez chargé, nous voyons surtout des avantages dans des formations supplémentaires et des recyclages constants après l'obtention du diplôme », explique le Prof. Dr. Raf Meesen, doyen de La faculté des sciences de la rééducation et de kinésithérapie à UHasselt.

 

C'est pourquoi UHasselt a récemment lancé un Masterclass en « Gestion d'entreprise et entrepreneuriat pour (para)médicaux ».

Avec Club Curalia, Curalia prévoit également de nombreuses initiatives pour soutenir les prestataires de soins indépendants dans le domaine de l'entrepreneuriat. Cela inclut des chèques de formation pour les kinésithérapeutes, une heure de questions/réponses mensuelle avec un avocat et des webinaires sur la loi sur la répartition pour les pharmaciens ou la cybersécurité dans les soins de santé.

 

À propos de l'étude
L'étude en ligne a été réalisée par l'institut de sondage indépendant iVOX auprès de 1793 prestataires de soins belges entre le 18 décembre 2024 et le 24 février 2025.

 

À propos de Curalia
Curalia est une assurances mutuelles fondée en 1968 par les associations professionnelles de pharmaciens et de kinésithérapeutes qui ont uni leurs forces. L'organisation propose des solutions personnalisées en matière d’INAMI, de pension, d'assurances et d'investissements aux prestataires de soins en Belgique, tels que les pharmaciens, les kinésithérapeutes, les dentistes, les infirmières, les sages-femmes, les médecins et les orthophonistes. Avec Club Curalia, Curalia propose des formations, des opportunités de réseautage et des avantages partenaires, afin que les prestataires de soins puissent développer leur carrière. Grâce à sa structure mutualiste, les bénéfices de Curalia reviennent aux membres, qui bénéficient tous des mêmes droits de retour et de vote au sein de l'organisation. Le siège social est situé à Bruxelles, Rue des Deux Eglises et compte 62 collaborateurs. Plus de 20 000 clients/membres font appel chaque jour aux services de Curalia. Plus d'informations sur www.curalia.be.

 

Maxence Paternotte

PR Consultant, Bepublic

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